Le Clean Language en bref

Le Clean Language est tourné vers la dimension métaphorique du discours du client. Selon David Grove lui-même, « le Clean Language accompagne le processus du client, tout en garantissant que ses propres signifiés et ses résonances demeurent intacts et non contaminés par les mots du thérapeute. » Les résultats produits avec le Clean Language le font apparaître à beaucoup comme une avancée spectaculaire dans le domaine des techniques favorisant l’émergence, dans le discours et dans la conscience des clients, de leurs représentations et de leurs émotions les moins accessibles. David Grove avait constaté que ses clients en psychothérapie utilisaient souvent des métaphores pour décrire leurs expériences les plus traumatiques ou les plus difficiles. Il avait aussi remarqué que lorsqu’il posait des questions ordinaires à propos de ces métaphores, celles-ci semblaient soudain parvenir au terme d’une vie éphémère (half-life) ; c’est-à-dire qu’elles disparaissaient très vite et que le client revenait à un discours conceptuel habituel. Par l’expérimentation, il découvrit qu’en posant des questions très simples en utilisant au maximum les mots exacts du client et en réduisant autant que possible l’apport de tout autre information présupposée, alors les métaphores du client subsistaient assez longtemps pour « révéler leur force ». Et lorsque cela se produisait, les clients rendaient compte du fait que leurs symptômes commençaient à guérir, empruntant parfois des chemins inattendus. Encouragé par ces résultats, David Grove s’embarqua alors pour un voyage de vingt ans dans le monde de la métaphore et de la pratique du Clean Language.

Les questions de David Grove sont clean parce qu’elles permettent que les perceptions du client ne soient contaminées qu’au minimum par les représentations personnelles du coach ou du thérapeute — les MAP : Métaphores, A priori, Présuppositions (Metaphors, Assumptions, Presuppositions dans le texte original, NdT). Le facilitateur n’utilise que les mots du client et les insère à l’intérieur d’une formulation précise de questions. Il n’ajoute aucun mot qui vienne de lui. David Grove précise que « le « moi » du thérapeute doit sembler avoir disparu ». Le but d’une question clean est d’inviter le client à porter son attention sur un aspect particulier de sa propre expérience. Dans le contexte de la thérapie ou du coaching, clean ne signifie pas « sans influence ». Bien au contraire, ces questions sont hautement influentes du fait même qu’elles sont clean. Mais il s’agit là d’une influence d’un genre très différent de celui qu’exercent la plupart des autres questions.

David Grove a inventé le Clean Language et, par la suite, Penny Tompkins et James Lawley en ont spécifié les composants : la syntaxe, les caractéristiques vocales, les autres manifestations non verbales et les questions clean. Ils ont aussi catégorisé les questions, expliqué le rôle de chacune et ont étendu leur usage en dehors du champ de la psychothérapie, dans le cadre d’un processus de modélisation qu’ils ont appelé « Modélisation Symbolique ».

Cet article fut publié pour la première fois dans le numéro d’Automne 2004 du magazine Rapport (auteurs : James Lawley et Penny Tompkins ; traduction et adaptation : Éric von Saenger).

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