Philosophie et principes du Clean Language selon David Grove

Retranscription de James Lawley à partir d’un exposé de David Grove lors d’une journée de recherche sur le Clean Language, 13 novembre 1998, Londres / Traduction Martine Sigal, Association Clean Language France, 2021

Philosophie

1. Les clients ont en eux la capacité de guérir les blessures psychologiques et somatiques de leur passé biographique, ancestral et culturel.

2. Les symptômes sont des tentatives infructueuses de l’esprit et du corps pour se guérir. Notre travail consiste à créer un contexte approprié dans lequel nous pouvons encourager les symptômes à réussir cela.

Chaque symptôme négatif possède en lui-même une solution profondément codée qui non seulement atténuera le symptôme initial, mais apportera également une ressource positive rassurante (qui compensera l’économie psychique du client des effets négatifs de la présence du symptôme).

3. Les thérapeutes ont pour rôle d’explorer le modèle du monde du client et de déployer des solutions qui s’inscrivent dans le langage et les limites logiques de ce monde.
La plupart des thérapies, dans une plus ou moins grande mesure, induisent, selon la formation du thérapeute, des représentations fictives qui perturbent le modèle du monde du client. Le Clean Language parle d’un processus d’évolution interne, processus distinct d’un renversement révolutionnaire par l’extérieur du monde symptomatique du client.

4. Le Clean Language est centré sur l’information.

Il n’est ni centré sur le client ni sur le thérapeute. Être centré sur le client signifie que le fondement de la thérapie est l’état du moi du client, ou est égocentré par nature. Et être centré sur le thérapeute signifie que les questions proviennent de l’école de pensée du thérapeute (comme Maslow l’a dit, « si tout ce que vous avez est un marteau, la seule chose que vous verrez sont des clous »). Alors qu’une approche centrée sur l’information respecte le fait que l’information prend sa source dans différents lieux : les plans sémantique, somatique, spatial, mais aussi dans différents temps biographique, ancestral et culturel.

Principes directeurs

A. La nature du Clean Language est homéopathique : nous recherchons le langage minimal qui excite les curieux.

B. L’un des objectifs du Clean Language est l’identification, la collecte et la prise en compte des symptômes. Alors que la plupart des modalités thérapeutiques considèrent les symptômes comme négatifs et devant être éliminés dans la thérapie, l’art du Clean Language mobilise et interroge les symptômes jusqu’à ce qu’ils révèlent leurs forces.

C. Le thérapeute doit utiliser des questions qui ne conduisent pas à ce que la réponse du client soit limitée à une certaine modalité ; Les pires contrevenants étant les « Que ressentez-vous à ce sujet? » et « Que pensez-vous ? »

D. La question du thérapeute doit être formulée de manière à ne pas contaminer le modèle du monde du client par des présupposés inhérents à la manière dont la question est posée.

E. Le discours dyadique normal est correct pour la conversation sociale, mais n’est pas très adapté à l’utilisation du langage en tant qu’art de la guérison.

F. Le Clean Language encourage la psycho-activité. Il a la capacité de recréer et construire le contexte pour qu’il devienne auto-guérissant. L’expérience de guérison se produit en temps réel – et non pas lorsque le client rentre chez lui pour y réfléchir et changer ensuite. Si vous y parvenez, cela se produit juste là, devant vous, et le plus souvent, cela se produit pendant les pauses entre les questions. Les pauses sont de formidables serviteurs. Ce sont des espaces qui invitent à la réponse et dans lesquels la psycho-activité prend place. Cela contraste fortement avec les processus qui engagent la cognition.

G. Le Clean Language est difficile pour le thérapeute d’un point de vue opérationnel et facile pour le client parce qu’il répond à la réflexion suivante : « Quelle est la prochaine question que le client aimerait vraiment qu’on lui pose ? » et c’est une discipline qui consiste à n’utiliser que le lexique du client.

H. Dans l’accomplissement du Clean Language :
Les paramètres acoustiques sont d’une grande importance (rythme, tonalité, etc.)

– L’article défini « le » n’est pas utilisé.

– La plupart des phrases commencent par ‘et’.iv. Aucun nom propre n’est utilisé, et seulement les pronoms personnels après que le client les ait introduits.

– La répétition est de forme récursive. Récursive dans le sens d’une spirale plutôt que d’un cercle. Récursive sur le plan thématique – comme les variations de Bach qui ont un élan vers l’avant. Et une partie de cet élan vers l’avant est temporel, donc la nature récursive des questions fait avancer le temps. La répétition crée une matrice temporelle et spatiale protectrice où une matrice dans laquelle votre travail consiste à être une bonne sage-femme, à reconnaître, à développer et faciliter la naissance de nouvelles informations qui émergent :

  • Bruit statique
  • Non sequiturs (qui ne suivent pas les prémisses)
  • Hors sujets
  • Diversions
  • Commentaires chuchotés
  • Sons idiosyncrasiques
  • Ésotérisme

I. Le Clean Language reconnaît et rassemble tous les types d’informations disparates dans un paysage proximal organisateur, ou « paysage psychique », qui inclut tous les suspects habituels (mots, sentiments, souvenirs) et :

  • Les rêves
  • Les hallucinations
  • La phénoménologie des troubles obsessionnels compulsifs
  • Les tics et traits de caractère
  • Les superstitions
  • Les valeurs et toute forme de spiritualité
  • La cosmologie personnelle
  • Le milieu culturel et social
  • Les affiliations ancestrales
  • Et ces types d’informations qui dilatent le temps.

J. La réalité physique (le placement précis des questions dans le paysage psychique du client) est un moyen par lequel les questions induisent la psycho-activité. Les questions Clean ont une forme virtuelle holographique et possèdent un « facteur d’attraction » qui les distingue des autres questions. Si vous n’avez pas de « facteur d’attraction », vous n’en avez pas. Le « facteur d’attraction » renforce la psycho-activité et l’attraction peut être déterminé de plusieurs façons :
– Parce que c’est ressenti. Le client ressent que c’est la bonne question.
– Il n’est pas nécessaire de comprendre ou de répéter la question.
– Le client peut toujours répondre à la question.
– Les questions sont étroitement liées au dernier énoncé du client ou la conséquence logique de la construction qui a été utilisée.

K. Il n’existe pas de client résistant. Il existe un thérapeute qui ne sait pas quoi faire de la réponse du client. S’il y a une résistance, c’est le moyen dont le client dispose pour vous apprendre à poser une meilleure question.

L. Le Clean Language fonctionne avec l’intelligence entre les lignes.

M. Le Clean Language est profondément agréable pour le cœur et l’âme du client.

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