Saison 1 : De l’origine à l’émancipation

Origine

Des années 80 aux années 90, David Grove, néo-zélandais, a mené une carrière réussie en tant que psychothérapeute spécialisé dans les traumatismes associés aux vétérans du Vietnam et aux victimes de viol et d’inceste. Il a travaillé dans le monde entier avec sa femme Cai à partir de leur lieu de retraite aux États-Unis.
La thérapie par les métaphores qu’ils ont développée utilisait le Clean Language qui évitait de re-traumatiser le client, une approche innovante à l’époque où l’on croyait généralement que les thérapeutes devraient amener leurs clients à revivre leurs histoires.

Dans les années 90, David Grove et Cai travaillent en Angleterre dans le Lake District. Penny Tompkins et James Lawley, deux formateurs expérimentés en NLP rencontrent David Grove et obtiennent son consentement le modéliser à condition qu’ils ne lui posent aucune question. Leur travail consistera à suivre ses interventions qu’ils enregistrent sur cassettes ! « Dans notre projet de modélisation de David Grove, en deux ans, nous avons découvert qu’il y a une autre façon de représenter notre monde interne et externe. Nous l’appelons le Modèle des Métaphores, et son « modus operandi » est le Clean Langage » (*)
À partir de leurs analyses, ils offrent leurs premières formations à Londres pour présenter le travail de David à un public plus large. Ils ont baptisé son travail « la modélisation symbolique ».

En 1995 Jennifer de Gandt rencontre David Grove lors d’une de ses retraites personnelles dans le Lake District en Angleterre. Ensuite elle suit Penny Tompkins et James Lawley à Londres. A l’issue de ces rencontres, elle leur demande d’introduire leur travail « la modélisation symbolique » en France et elle les invite à en faire une présentation au congrès NLP en 2000.

 (*) Less is More … The Art of Clean Language, Penny Tompkins and James Lawley (1997) https://www.cleanlanguage.co.uk/articles/articles/109/1/Less-Is-More-The-Art-of-Clean-Language/Page1.html

 

Premiers praticiens Clean

Jennifer de Gandt organise une première formation en modélisation symbolique à St Germain-en-Laye en mars 2001 pour onze participants dont Philippe Lemaire. La même année, elle commence une formation à Manosque. Marie et Richard Ouvrard, et Martine Sigal y seront formés comme facilitateurs. Jennifer de Gandt accompagnera ensuite Richard Ouvrard pour qu’il devienne formateur en modélisation symbolique.

Jennifer de Gandt organise ensuite des sessions de formation l’été chez elle à La Bouvetière en Normandie entre 2002 et 2005. Penny Tompkins, James Lawley, Phil Swallow et elle-même constituent l’équipe de supervision.

Les personnes formées par Penny Tompkins et James Lawley chez Jennifer de Gandt entre 2002 et 2005 sont :
Ariane Boucherle, Lynn Bullock, Lynne Burney, Sophie de Bryas, Silvie de Clerck, Noémie Dehouck, Catherine De Wulf, Laure Duthu, Nadine Lebeau, Philippe Lemaire, Myriam Mora, Bogena Piekiewicz, Eric von Saenger.

Le Clean se développe et publie en français

En 1997, Penny Tompkins et James publient leur livre sur David Grove «Metaphors in Mind», il sera traduit en français entre 2003 et 2006 par Ariane Boucherle, Sophie De Bryas, Jennifer de Gandt, Noémie Dehouck, Laure Duthu, Nadine Lebeau, Myriam Mora, Françoise Poinçon et Eric Von Saenger sous le titre de « Des métaphores dans la tête », », Dunod InterEditions 2006, réédition en 2017, Paris.

En 2003 Jennifer de Gandt reçoit David Grove en Normandie où il réalise de nombreuses expérimentations. En novembre 2004, David Grove invente le Salon de l’Emergence, un lieu de partage, de recherches et d’expérimentations. Ce travail sur les connaissances émergentes est toujours en cours lors des rencontres « Emergent Knowledge » où il continue à être élargi, partagé et exploité pleinement.

C’est dans cette période que Tania Korsak, Lynn Bullock, Lynne Burney, Noémie Dehouck, Bogena Pieskiewicz et Silvie de Clerk développent des liens directs avec David Grove qui les encourage à développer leurs propres applications.

En parallèle Penny Tompkins et James Lawley mettent en place des règles et des critères pour valider la connaissance de la Modélisation Symbolique qui deviennent une contrainte complexe pour certains participants en France. Cela conduit les membres du groupe à encourager Jennifer de Gandt à développer une communauté française en prenant de la distance avec Penny Tompkins et James Lawley pour favoriser et laisser la place au travail avec David Grove.

Phil Swallow continue cependant à venir régulièrement en France et en 2007 Penny Tompkins et James Lawley viennent présenter le modèle d’application P.R.O (Problème Remède Objectif).
Pendant cette période Penny Tompkins et James Lawley reviennent en France au sein de l’Institut Repère. Nadine ainsi que Noémie continuent à se former à leurs côtés.

Philip Harland qui a longtemps travaillé avec David vient aussi en France, son livre « The power of six » édité en 2009 répond à la demande de David Grove d’une synthèse sur ses derniers travaux. Maurice Brasher coordonne la traduction de son livre avec d’autres membres de la communauté Clean (Mathieu Barbier, Elisabeth Blot, Lynn Bullock, Sophie de Bryas, Silvie de Clerck, Noémie Dehouck, Catherine De Wulf, Laure Duthu, Jean-Pierre Fauchier, Tania Korsak, Nadine Lebeau, Philippe Lecomte, Philippe Lemaire, Myriam Mora, Denis Morin, Bogena Pieskiewicz). Il devient « Des solutions dans la tête » édité en 2017 chez Dunod InterEditions.

David Grove – Témoignage de Sophie de Bryas

Ce matin là, très tôt le téléphone me réveille, un long numéro s’affiche et une voix que je ne connais pas me demande si je suis Sophie, de France. Dans un anglais à fort accent et très émue une femme me dit que David – « just passed away ». Je me relève de mon lit soudain ébahie et lui demande maladroitement, car je ne veux pas croire ce que j’entends, « Do you mean he is dead ? » Elle répond positivement et donne des détails de son accident cardiaque qui a eu lieu aux États-Unis chez des amis que j’avais eu la chance de rencontrer. Le choc m’empêche de réagir ; j’ai juste le temps de confirmer que je vais transmettre la nouvelle à toutes les personnes qu’il a connu en France, que je ne peux y croire et que je suis effondrée de tristesse, ma gorge se noue, envahie de chagrin.

Mon numéro apparaissait dans son téléphone car il avait prévu de revenir à Paris et j’avais proposé de le loger. Jennifer étant en Inde, j’ai été appelée en premier et donc la seule ici à connaître le drame de son décès. Je contacte immédiatement Myriam Mora que je sais « être »une oreille réconfortante, l’information fait l’effet d’une trainée de poudre dans notre communauté et Lynne Burney propose même de passer me voir ; présence douce de ce morceau du monde d’où vient David, La Nouvelle-Zélande, qu’elle incarne aussi, pays que j’aime déjà sans le connaître.

De David au regard perdu-pétillant, je me souviens de plusieurs moments :

  • d’un déjeuner où je me retrouve à ses côtés et dont je ne comprends pas un seul mot de son discours, il semble parler à lui-même et former des idées tout en s’exprimant,
  • d’une nuit où je dormais au premier étage. Entendant des sons inconnus, je descends et vois David qui au rez-de-chaussée dans la cuisine, en pleine nuit, écoutait des cours de mathématiques debout au milieu de la cuisine,
  • de sa réponse lorsque j’étais hésitante à monter dans son gyroscope, son regard malicieux et mi-figue mi-raisin, tout en me disant qu’au grand jamais il ne monterait dans cette machine,
  • de sa présence fine lors d’un accompagnement collectif expérimental en clean space où j’ai vu de mes yeux vu sur le tapis de la salle où nous étions, chacun debout en train d’expérimenter des espaces, à quelques pas de moi, un petit bûcher d’une cinquantaine de centimètres de hauteur sur lequel brulait une Sainte Vierge Marie, une couronne d’épines sur son front, la blessant, et faisant couler des gouttes de sang, Un aspect théâtral de moi, associant le martyre de Jeanne d’Arc et celui de Jésus.
  • de sa patience, lorsqu’après le déjeuner je lui demande de m’aider sur un sujet personnel et qu’il m’accompagne durant plusieurs heures traitant une problématique affective douloureuse. Il revenait environ tous les quarts d’heure, une présence attentive et détachée, passant sa tête pour me demander « Is there anything else that should be here ? » Et moi, assise au sol, de noter sur des dizaines de papiers autour de moi, en lien avec mon objectif qu’il m’avait aidé à formuler. À la fin de cet accompagnement, j’ai écris : « I want a better story », soulagée, heureuse et parfaitement alignée. Il avait fait accoucher de moi un objectif qui s’avèrerait ensuite être une des plus belles et importantes histoires de ma vie. Je n’oublierai pas ce moment, sa présence et sa légèreté, toute angélique, à laquelle je me réfère souvent.
  • de sa générosité quand il y a encore ce moment où il a accepté d’accompagner un de mes clients, non seulement il n’a jamais voulu être payé alors que nous avions proposé un très bon devis, mais en pleine séance s’est éclipsé me disant de clôturer : une marque de confiance qui m’a servi ensuite, je savais faire et mon travail valait quelque chose.

Son esprit m’accompagne il était un être profondément bon et drôle. Il coulait dans ses veines ce sang maori et anglo-saxon qui produisait un mélange parfait de force d’intelligence, d’humour et de beauté d’âme.

Le Clean France prend son autonomie

Après la mort de David en 2008, Jennifer propose au groupe initial dit « Core Group » formé au Clean avec Penny, James et David, d’utiliser une forme collective de certification pour les formateurs sur le principe de l’obtention de six signatures. Chaque membre du groupe a ainsi rassemblé six signatures qui témoignent de sa capacité à diffuser le travail de Clean qu’ils ont reçu. Ce principe collectif de l’évaluation est à la base des autres processus d’évaluation.

Le Core Group va progressivement faire les distinctions suivantes :

  • Facilitateur – 12 jours de formation de base évalués par deux formateurs
  • Maître facilitateur – de l’entraînement et une validation de la posture lors des supervisions de l’université d’été. Validation par trois signatures de formateurs.
  • Formateur en applications du Clean Language (Application Trainer) validé par six formateurs après une démonstration pendant les universités d’été.
  • Formateur en Clean language (General Trainer) validé par six formateurs.

En 2010, Jennifer inaugure le Salon de Printemps du Clean, pour donner une visibilité au Clean Language en France.

Le Core Group s’appelle désormais le collège des experts.

Les membres du collège des experts Clean en France sont aujourd’hui :
Lynne Burney, Sophie de Bryas, Silvie De Clerck, Jennifer de Gandt, Noémie Dehouck, Laure Duthu, Tania Korsak, Nadine Lebeau, Philippe Lemaire, Geoffroy Mathieu, Chloe Nortier, Richard Ouvrard, Bogena Pieskiewicz, Sarah Scarratt, Catherine de Wulf, Nicolas Michelon, Béatrice Bastide.

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